Un témoignage


J'ai lu avec la plus grande attention votre volume intitulé "Turcos le jasmin et la boue". Le sujet n'était pas facile mais vous avez parfaitement bien raconté et dessiné la vie des tirailleurs algériens pendant la première guerre mondiale. Le livre présenté dans une vitrine de libraires à Poitiers a d'autant plus attiré mon attention que mon grand-oncle, Paul Robert, a débuté sa carrière en 1913 après engagement comme tirailleur de seconde classe au troisième régiment de tirailleurs, à Bone à l'époque, maintenant Annaba.

Je possède une photographie de lui, prise pendant la guerre de 14-18. C'est vers la fin de la guerre car il porte une barrette que j'ai du mal à identifier. Pendant ces quatre années de guerre il a  successivement obtenu tous les grades d'hommes du rang et de sous-officiers pour terminer comme sous-lieutenant (évidemment il était métropolitain !). Sur la photographie on ne peut pas vraiment distinguer entre la barrette d'adjudant et celle de sous-lieutenant.
Paul Robert, 3e RTA
Lorsque je suis allé à Annaba, j'ai recherché où se trouvait la caserne du troisième régiment de tirailleurs algériens. Elle a pratiquement entièrement disparu sauf un bâtiment mais j'ai retrouvé dans l'hôtel où je logeais, un algérien dont le grand-père avait également servi comme homme du rang, exactement comme le héros de votre livre pendant la guerre de 14. Nous avons imaginé que son grand-père et mon grand-oncle avait pris le même train pour rejoindre le front de la Somme. Malheureusement le grand-père algérien a été tué en 1914 et il est enterré dans un cimetière militaire près d'Amiens . Je vais signalé à ce monsieur l'existence de votre livre et s'il le souhaite, je le lui enverrai.
La partie documentaire et iconographique est également très intéressante. Maintenant, quand je vois des photos ou des cartes postales des tirailleurs algériens, je-les  achète systématiquement. J'ai eu beaucoup de plaisir à vous lire et regarder les dessins. Mon grand-oncle a malheureusement fini sa carrière militaire en Indochine où il commandait la subdivision de Lang Son avec le grade de colonel. Il a été victime du coup de force japonais du 9 mars 1945. Son corps n'a jamais été retrouvé, il n'a pas de sépulture.
Michel Bussière

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